Thomas A. Anderson, un programmateur de jeux vidéos, est assailli de visions. Pensant que c’est son esprit dérangé qui lui joue des tours, il est conforté dans cette opinion par son psychiatre, un homme qui lui prescrit volontiers de jolies pilules bleues pour le rassurer. Un jour néanmoins, une rencontre pousse Thomas à reconsidérer sa perception de la réalité.
Vraie suite ou remake déguisé ? Matrix Resurrections arrive dans les salles près de 20 ans après la sortie de Matrix Revolutions, le troisième opus de la saga, et entend bouleverser nos certitudes. Un blockbuster à n’en pas douter intéressant, qui échoue néanmoins à se montrer aussi révolutionnaire que ses aînés.
Néo-blockbuster
En son temps, Matrix premier du nom a totalement imposé une nouvelle grammaire cinématographique. Ce que ne fait pas Matrix Resurrections, même s’il prétend parfois le contraire.
Cette fois-ci seule aux commandes, Lana Wachowski tente de rejouer l’intrigue du premier volet tout en nous immergeant dans une nouvelle histoire, bel et bien située une vingtaine d’année après la victoire de Néo et Trinity contre la Matrice.
Le problème, c’est qu’à force de trop redistribuer les cartes et brouiller les pistes, comme auparavant, la cinéaste se prend un peu les pieds dans le tapis et noie l’essentiel de son propos sous des couches de concepts parfois trop obscurs pour se montrer convaincants.
Love story dans la Matrice
Finalement pas si spectaculaire, répétitif, trop long et curieusement porté par des partis pris esthétiques très discutables, ce nouveau Matrix finit néanmoins par convaincre quand il se focalise sur l’histoire d’amour entre Néo et Trinity, les rescapés de la trilogie originale.
Deux personnages à nouveau campés par Keanu Reeves et Carrie-Anne Moss, excellents, qui donnent son âme au film, envers et contre cette volonté farouche de vouloir prétendre à une légitimité presque hors d’atteinte.
Alors non, Matrix Resurrections n’est pas aussi fou que Matrix. Ni aussi inventif. Mais finalement, compte tenu de tout ce qui a précédé, il s’agit probablement de la meilleure suite possible. Une romance touchante un peu encombrée, qui ne s’apprécie que lorsqu’on accepte ses travers et sa propension à chercher à tout prix à s’élever au-dessus de la masse des blockbusters hollywoodiens.