Le septième art a produit des films sur les étudiants qui ne se résument pas aux mauvaises imitations d’American Pie, où les jeunes adultes sont caricaturés comme des idiots tout juste motivés par les beuveries et les coups d’un soir. Même si, cela dit, une bonne comédie bien grasse n’a jamais fait de mal à personne. Yvon vous propose une sélection de longs-métrages à voir absolument : des films inspirants, parfois audacieux ou émouvants, mais dans tous les cas remarquables…
Will Hunting
Qui n’a jamais vu Will Hunting ? Allez, ne soyez pas timide, levez la main ! Et pourtant, oui, c’est un film culte. Un statut amplement mérité tant ce magnifique film est parvenu à parler à toute une génération à l’époque de sa sortie (1998). Et continue aujourd’hui de toucher en plein cœur les nouveaux spectateurs qui le découvrent sur le tard. La « faute » à un Robin Williams déchirant dans la peau d’un professeur à la sagesse brute de décoffrage, et à un Matt Damon surdoué auquel il n’est pas difficile de s’identifier quand on se sent un peu « à l’écart » d’une certaine norme.
Le Cercle des poètes disparus
Un autre grand classique. Un autre Robin Williams. Drame prégnant et universel, Le Cercle des Poètes Disparus a ce pouvoir d’émouvoir à chaque fois, y compris si ça fait la centième fois qu’on le voit. Une ode à la liberté de penser, dont l’un des mérites est d’encourager l’affirmation de sa personnalité propre afin de pleinement s’épanouir. Dans ses études mais aussi après, quand vient le moment de faire son entrée dans le monde.
The Breakfast Club
Les plus jeunes ne le savent pas forcément, mais sans John Hughes, le cinéma américain, comique notamment, n’aurait pas eu le même visage. John Hughes est à l’origine de classiques comme Seize bougies pour Sam, La Folle Journée de Ferris Bueller (génialissime) et bien sûr The Brekafast Club. Racontant comment cinq lycéens très différents se retrouvent le temps d’une journée, en salle de colle, ce film culte, drôle et touchant, a lui aussi su saisir quelque chose de profondément universel. Et accessoirement, le tube planétaire Don’t You de Simple Minds a été écrit pour ce film… mais pas par le groupe.
The Social Network
Comment est né Facebook ? Comment Mark Zuckerberg est-il parvenu à créer le réseau social le plus influent et le plus important ? C’est ni plus ni moins ce que ce remarquable film de David Fincher nous raconte deux heures durant. Hyper documenté, complexe mais fluide dans sa narration, The Social Network est le film de toute une génération. Un portrait fascinant et ambigu d’un étudiant destiné à écraser la concurrence pour se faire une place au soleil, au beau milieu de la Silicon Valley.
Dans le rôle principal, Jesse Eisenberg fait un Zuckerbeg plus que parfait, épaulé par une escouade de seconds rôles au diapason, avec notamment Justin Timberlake incarnant Sean Parker, le cofondateur de Napster. Plus qu’un simple biopic, The Social Network est au final le film de toute une génération.
L’Auberge espagnole
En France, c’est Cédric Klapish qui a parfaitement su croquer la jeunesse de son époque. Le tout en s’arrangeant au passage pour livrer une sorte de discours universel permettant aux nouvelles générations de s’identifier au discours et de se reconnaître dans les personnages. Alors oui, bien sûr, Le Péril Jeune fait aussi partie des grands coups d’éclat de Klapish. Mais L’Auberge Espagnole aussi, tant il s’impose sans forcer et a rencontré un succès unanime.
Centré sur un étudiant en sciences éco amené à passer une année à Barcelone dans le cadre du programme Erasmus, L’Auberge Espagnole se montre à la fois très juste dans sa façon d’illustrer la vie étudiante, mais donne aussi sérieusement envie d’à son tour prendre le large.
American College
Comédie culte aux États-Unis, American College l’est un peu moins en France. Raison de plus pour vous en parler ici, tant il est in-dis-pen-sa-ble de le voir quand on on a envie de se marrer sans complexe. Porté par la gouaille de l’excellent John Belushi (un des deux Blues Brothers originaux), traversé de purs moments de bravoure burlesques, American College explose les clichés sur les films du genre et pousse tous les compteurs dans le rouge. L’ancêtre de tous les teen movies…
Le Monde de Charlie
Bon OK, comme The Breakfast Club, Le Monde de Charlie ne se déroule pas à la fac mais au lycée. Mais vu qu’il s’agit d’un des films sur la jeunesse les plus brillants, émouvants et pertinents des années 2010, on devait vous en parler. Le Monde de Charlie, ou comment un ado, ayant du mal à s’intégrer, parvient enfin à se faire des amis avec lesquels il va partager non seulement des bons moments, mais aussi des espérances, des déceptions, et passer un cap difficile de son existence.
Porté par un trio d’acteurs parfaits, composé de Logan Lerman, Emma Watson et Ezra Miller, ce magnifique long-métrage est adapté du livre Pas raccord, de Stephen Chbosky. Et comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même, c’est ce dernier que l’on retrouve également derrière la caméra.
Les Lois de l’attraction
C’est alors qu’il était toujours étudiant que l’écrivain Bret Easton Ellis a publié Moins que zéro, son premier roman. Quand il récidive avec Les Lois de l’attraction, par ailleurs à ce jour toujours l’un de ses meilleurs livres, l’auteur entend radiographier sans retenue ni complexe une certaine jeunesse américaine désœuvrée. Un livre choc, mais néanmoins moins violent et plus tendre dans sa façon d’aborder son sujet que peut l’être American Psycho, à ce jour LE best-seller d’Ellis.
C’est Roger Avary, l’un des potes de Tarantino, qui a décidé d’adapter à l’écran Les Lois de l’Attraction. Le fait de retrouver au casting James Van Der Beek, le gentil Dawson de la série éponyme, n’a pas manqué de surprendre. Un acteur brutalement propulsé dans un univers aux antipodes de celui de Dawson, absolument impeccable. Le film lui, se montre très fidèle à son modèle de papier, à la fois inventif dans sa narration et stimulant visuellement. Le genre qui ne retient pas ses coups, parfois de mauvais goût, mais dont l’un des mérites est de tout le temps viser juste. À tel point qu’on peut avancer sans se tromper qu’il s’agit de l’un des meilleurs films traitant de la vie étudiante jamais réalisés. Oui, rien que ça.
Tolkien
Le plus récent des films de notre liste. Biopic non seulement instructif mais aussi passionnant et épique de J.R.R. Tolkien, l’auteur du Seigneur des Anneaux, le film s’attarde tout spécialement sur la période étudiante du personnage ainsi que sur ses années dans les rangs de l’armée britannique pendant la Première Guerre mondiale. On y découvre un jeune homme à l’intelligence rare mais aussi légèrement en marge, ayant à lui seul inventé un monde foisonnant. Tolkien était aussi un linguiste reconnu, à l’origine de plusieurs langages notamment utilisés dans ses écrits (le langage elfique par exemple).
Whiplash
Le film que tous les étudiants en musique se doivent de voir et de revoir. Whiplash, ou comment l’obstination, la passion et ce désir de prouver sa valeur alors qu’au départ rien n’était gagné, font mouche d’une façon on ne peut plus puissante. Un drame rythmé à la perfection, magistralement réalisé et joué, porté par une bande-son jazz tonitruante. Inutile de dire que toutes les récompenses qu’il a raflées sont amplement méritées.