Une jeune femme semble être sous l’emprise d’une entité maléfique avec laquelle elle pourrait bien entretenir une relation inattendue… De retour au genre horrifique après une incursion chez Aquaman, James Wan frappe un grand coup avec Malignant !
Réalisateur célébré de Conjuring, Conjuring 2 et Insidious, James Wan a tenu à s’offrir une petite récréation avant de revenir faire joujou avec l’homme poisson de DC Comics. C’est ainsi qu’il a décidé de lâcher les chevaux en mettant en scène un délire absolument incroyable.
Malignant se situe ainsi à la croisée des chemins du Giallo (un mouvement cinématographique et horrifique italien), du pur film d’épouvante, du trip ultra gore, de la sitcom pour ménagères de moins de 50 ans et de l’action décomplexée.
La grosse part des ténèbres
Furieusement brouillon dans sa première partie, Malignant mélange donc plein de saveurs. Un peu comme si un cuisinier fou avait cherché à accommoder tous les restes du frigo en espérant confectionner un plat de gourmet.
Mais Malignant n’est pas un plat de gourmet. Ce serait plutôt un bon gros hamburger dégoulinant, plein de graisse, de sel, de sucre et d’ingrédients pas vraiment identifiés. Un film façonné pour les cinéphiles déviants, qui peut à la fois s’apparenter au nanar ultime et au chef-d’œuvre habité d’un esprit follement libertaire.
Et c’est tout spécialement dans sa seconde partie que Malignant devient incroyable. James Wan fonce dans le tas, dans un mépris total des conventions et du bon goût. Il enchaîne les dialogues ineptes, les scènes involontairement drôles et les bastons ultra barbares à base de kung-fu et autres mouvements que n’auraient pas renié les yamakasis. Quelques-part entre Steven Seagal et L’Exorciste, Malignant fait la chose n’importe comment mais va jusqu’au bout de sa démarche.
Alors que dernièrement, le cinéma américain (mais pas seulement), nous a habitué à des produits de studios fades et dénués d’audace, Malignant lui, se démarque par ses excès. Et même s’il est difficile de le qualifier de bon film, il l’est tout autant de nier qu’il reste intéressant à plus d’un titre.